Metro Nativitas |
Le matin, je franchis la porte de l'auberge et suis avalée par la fievre
de la ville. La fièvre s'insinue en moi, celle de Mexico. Elle me
réchauffe le coeur et me transporte à travers les rues. Je marche,
marche toujours plus loin dans cette ville sans fin.
La ville aspire
les histoires de chacun, les cris, les bousculades, et recrache un
torrent bouillonant où le quotidien de chacun se mêle a celui des
autres. Une cascade de rencontres, et un million de petits riens qui
font de chaque journée une aventure. Parfois, c'est un parcours du
combattant, d'autres fois je me laisse dériver et absorbe toute la
douceur qui me frole, me caresse et me maintient pleine de vie. Au fond,
Mexico est une ville sensuelle. Tout est frottement, contact, mélange.
Osmose.
Le corps à corps n'est pas exempt de violence. L'étranger,
la femme qui plus est, est comme un objet pris en tension entre chaque
regard. Les regards disent beaucoup. Ils disent la curiosité, le désir,
ou l'incompréhension. Heuresement, certains sont chauds et accueillants,
ils me rassurent et me donnent de la force.
L'expérience du metro en
heure de pointe n'est pas toujours agréable. Les mains sont balladeuses
et mes regards couroucés ou mes insultes ont peu d'effet sur le voisin
profiteur. Son visage reste de marbre, comme si son geste était normal. J'observe les comportements, les codes, absorbe tout ce que ma
mémoire peut accepter. Je sens mon attitude changer, mon pas devenir
plus sur, et mon regard s'affirmer.
Le metro est extremement
populaire puisqu'il dessert une partie enorme de la ville et est très
peu cher. A certaines heures de la journee, il est impossible de faire
le moindre mouvement une fois ecrasé dans la rame. La foule compacte se
maintient par elle-même, un bloc uni par la force des choses. On peut
sentir battre le coeur de son voisin tant l'espace entre chacun est
inexistant. A chaque arrêt, il faut quelques secondes pour qu'un
mouvement s'initie. Soudain, le wagon vomit des dizaines de personnes,
les coudes s'entrechoquent et chaque corps est éjecté sur le quai qu'il
le veuille ou non.
Pour ceux qui voudraient voyager en toute sensualité :
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