26.07.12

Metro Nativitas


Le matin, je franchis la porte de l'auberge et suis avalée par la fievre de la ville. La fièvre s'insinue en moi, celle de Mexico. Elle me réchauffe le coeur et me transporte à travers les rues. Je marche, marche toujours plus loin dans cette ville sans fin.
La ville aspire les histoires de chacun, les cris, les bousculades, et recrache un torrent bouillonant où le quotidien de chacun se mêle a celui des autres. Une cascade de rencontres, et un million de petits riens qui font de chaque journée une aventure. Parfois, c'est un parcours du combattant, d'autres fois je me laisse dériver et absorbe toute la douceur qui me frole, me caresse et me maintient pleine de vie. Au fond, Mexico est une ville sensuelle. Tout est frottement, contact, mélange. Osmose.
Le corps à corps n'est pas exempt de violence. L'étranger, la femme qui plus est, est comme un objet pris en tension entre chaque regard. Les regards disent beaucoup. Ils disent la curiosité, le désir, ou l'incompréhension. Heuresement, certains sont chauds et accueillants, ils me rassurent et me donnent de la force.
L'expérience du metro en heure de pointe n'est pas toujours agréable. Les mains sont balladeuses et mes regards couroucés ou mes insultes ont peu d'effet sur le voisin profiteur. Son visage reste de marbre, comme si son geste était normal. J'observe les comportements, les codes, absorbe tout ce que ma mémoire peut accepter. Je sens mon attitude changer, mon pas devenir plus sur, et mon regard s'affirmer.
Le metro est extremement populaire puisqu'il dessert une partie enorme de la ville et est très peu cher. A certaines heures de la journee, il est impossible de faire le moindre mouvement une fois ecrasé dans la rame. La foule compacte se maintient par elle-même, un bloc uni par la force des choses. On peut sentir battre le coeur de son voisin tant l'espace entre chacun est inexistant. A chaque arrêt, il faut quelques secondes pour qu'un mouvement s'initie. Soudain, le wagon vomit des dizaines de personnes, les coudes s'entrechoquent et chaque corps est éjecté sur le quai qu'il le veuille ou non.


Pour ceux qui voudraient voyager en toute sensualité :

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