06.08.12


Eje Central Lazaro Cardenas


Il pleut à Mexico. Plutôt, il pleut à Nativitas. La ville est tellement étendue qu'il peut pleuvoir à Coyoacan et faire un soleil de plomb à Chapultepec. Il m'est difficile de trouver les mots justes en francais tant l'espagnol occupe mon esprit.
Pour l'instant j'habite un quartier tranquille au sud. Ici la vie passe et se répète, rythmée par le travail, les tacos et la nuit qui tombe. Tous les matins je suis réveillée par les cris d'un homme qui parcourt les rue. Pendant longtemps, je n'ai pas compris ce qu'il vendait ou annoncait, puisque le temps que je me penche à la fenêtre, sa voix n'était plus qu'un écho lointain. D'une voix rauque, a la tonalité identique tous les jours de la semaine, il crie : “el gaaaaaaaaaaaaas”!

Cerca del Eje central sur. Eboueurs.

En fin de journée, quand les rayons du soleil rasent l'horizon et en sont plus perceptibles derrières les immeubles, le vendeur de tamales pousse son chariot entre les trottoirs : “Tamales! Ricos tamales oaxaquños! Tamales calientitos!”. L'accent étrange des vendeurs de rue et de métro paraissent venir de la fin des temps. Les visages me semblent sculptés dans de l'argile. Les traits marqués et la profondeur des regards rappellent que les origines ne peuvent disparaitre derrière le rideau virtuel d'une société mondialisée. L'Histoire n'a pas commencé à l'arrivée des Espagnols, ni à celle d'Internet. Au DF, MacDonald's et Subway jallonnent les rues aux trottoirs défoncés, côtoient des cantinas aux odeurs de friture et de chile, odeur populaire qui attrape les passants et s'incruste dans leurs vêtements, dans leur quotidien.
Je pourrais filmer et photographier bien plus mais quelque chose retient mon geste, j'aurais l'impression de voler une part de la réalité. 


Le blues rythme mes semaines, me fait découvrir des coins inconnus, et des gens qui sont allés trouver de la magie là où peut en apporter la vie. Définitivement, c'est une nouvelle vie que je m'invente ici. Ce n'est pas le vertige devant l'infini ou bien la peur de tous les possibles que je resssens. Cela ressemble plutôt à un envol, celui du cigne, majestueux car puissant, lent et souple. 

Wolkswagen. Magie de la nuit.

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