Plus
d'une heure pour sortir de la ville. La périphérie se rapprochait
et les contrastes se faisaient plus marqués. Sur le flanc d'une
colline, des baraquements de bidonville. Sur l'avenue en contre bas,
des tours de verre et des centres commerciaux. Peu à peu les arbres
ont remplacé le béton et la nuit a tout recouvert de sa cape
bleutée. Somnolant a moitié, je me laissais bercer par les rires
des autres, leurs silences et la musique qui accompagnait notre
fuite.*
Bien
plus tard, on a quitté la route principale pour une autre qui
serpentait à travers la forêt. Je n'avais aucune idée du paysage
au-delà des arbres que je distinguais sur les bords de la route.
Tout était envelopé de brouillard, un brouillard qui
laissait voir les troncs, les branches mais qui camouflait tout à
plus de vingt mètres.
Ce jour où la réalité était autre |
Une pause de quelques minutes pour
manger des chips au piment. L'air était frais. Je l'avais presque
déjà oublié. Prendre le temps d'en remplir nos poumons, et rouler
encore quelques kilomètres.
Dès le début j'ai senti que cette
forêt portait quelque chose en elle. La nuit était sombre, on n'y
voyait pas loin. Nos pas étaient incertains, faits de trébuchements
et d'hésitations. On a gravi une coline le souffle court. Au point
culminant, un abri circulaire, sans murs, au toît semblable aux
temples chinois. Au centre de la dalle en béton nous avons disposé
des aiguilles de pins et du bois sec, autant que l'humidité nous
permettait d'en trouver. Il y avait aussi des brindilles d'un arbre
magique, très résineux, parfois d'une transparence rougeâtre. La
fogata a pris rapidement et a
réchauffé nos pieds nus.
Je me
suis endormie doucment, sentant la chaleur des flammes dans mon dos
et la fraicheur de la forêt sur mes joues.
Une
averse nous a réveillé un peu avant l'aube. Un d'entre nous est
allé chercher du bois pour ravitailler le feu et le sommeil nous a
rattrapé.
Au
matin nous avons quitté la brume de la forêt pour marcher pieds nus
dans un champs boueux.
El mirador... ....et mon envie de vertige. |
Les photos sont de Daniela Quintero...
>>> http://otrasluces.tumblr.com/ <<<
*Impossible de trouver On the road again de Johnny Young sur le Net, alors que c'est cette langueur qui traduit au mieux ce moment.
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