Primero se
llevaron a los judios, pero a mi no me importó porque yo no lo era;
luego se llevaron a los comunistas, pero a mí no me importó porque
yo tampoco lo era, luego se llevaron a los obreros, pero a mí no me
importó porque yo no soy obrero; luego se llevaron a los
intelectuales, pero como yo no soy intelectual, tampoco me importó;
ahora me llevan a mí, pero ya es demasiado tarde.
Don Nepomuceno Moreno / Bertolt Brecht
Je
voulais vous raconter une histoire. Celle de Nepomuceno Moreno
Núñez, appelé Don Nepo, qui mourut le 28 novembre 2011 à
Tubutama, Sonora. Assassiné de sept balles dans le corps pour avoir
dénoncé publiquement la disparition de fils, Jorge Mario Moreno
León (disparu le 1er juillet 2010) et s'être engagé dans le
Mouvement pour la Paix avec Justice et Dignité.
Je vous entends déjà me
dire... Encore ? Encore une histoire de mort, une tragédie de plus ?
Cette histoire est celle
d'un homme, mais pas seulement. Elle est aussi celle d'un pays, qui
depuis six ans, vit une guerre devastatrice. En Europe, le Mexique
n'est pas en guerre. Mais ici la guerre se mesure chaque jour, dans
la vie de chacun, pas seulement à travers les histoires des autres.
Calderón quitte la
présidence samedi prochain. Il laisse derrière lui plus de 80 000
morts, plus de 20 000 disparus et 250 000 déplacés. Une trainée de
sang. Il s'en va tâché des horreurs qu'il a commises ou permises.
Le sang est tenace, il ne s'en va pas facilement. Il aura beau être
frotté, gratté, les tentatives seront vaines. La douleur qui vous
prend aux tripes, celle de la peur, de l'absence, de la disparition,
de l'absence de vérité, de l'incertitude qui semble de ne pas avoir
de fin, ce qui vous tord le ventre et vous fait crier de haine ou de
tristesse. La douleur reste, tout comme la mémoire.
L'histoire de Don Nepo est
celle de milliers de personnes, menacées pour dénoncer, pour
lutter.
Le 5 mai 2011, 50 personnes
sortirent de la ville de Cuernavaca, Morelos pour se rendre à pied à
la capitale. Quand ils arrivèrent au DF, trois jours plus tards, il
étaient des dizaines de milliers. Don Nepo était l'un d'eux. Son
fils avait disparu un an auparavant et il avait entendu l'appel du
poète Javier Sicilia à marcher pour la paix.
Javier Sicilia aussi perdit
son fils, peu avant, assassiné à la sortie d'un bar par des
“personnes appartenant à la délinquance organisée”. Suite à
cette perte, le poète ecrivit une lettre ouverte aux criminels et
aux politiciens et pour appeler à manifester et lutter pour la paix
et contre la guerre menée par Calderón.
******************************
Lettre
ouverte aux politiques et criminels
Publiée le 3 avril 2011 dans Proceso
“Estamos hasta la madre de
ustedes, políticos (…), porque en sus luchas por el poder han
desgarrado el tejido de la nación, porque en medio de esta guerra
mal planteada, mal hecha, mal dirigida, de esta guerra que ha puesto
al país en estado de emergencia, (…) porque la corrupción de las
instituciones judiciales genera la complicidad con el crimen y la
impunidad para cometerlo; porque, en medio de esa corrupción que
muestra el fracaso del Estado (…) ; estamos hasta la madre porque
sólo tienen imaginación para la violencia, para las armas, para el
insulto y, con ello, un profundo desprecio por la educación, la
cultura y las oportunidades de trabajo honrado y bueno (…) ; ;
estamos hasta la madre porque esa corta imaginación está
permitiendo que nuestros muchachos, nuestros hijos, no sólo sean
asesinados sino, d espués, criminalizados, vueltos falsamente
culpables para satisfacer el ánimo de esa imaginación (…) ;
estamos hasta la madre porque lo único que les importa, además de
un poder impotente que sólo sirve para administrar la desgracia, es
el dinero, el fomento de la competencia, de su pinche
“competitividad” y del consumo desmesurado, que son otros nombres
de la violencia.”
“ On en a ras-le-bol de
vous, politiques (…), parce que vos luttes pour le pouvoir ont
déchiré le tissu de la nation, parce qu cette guerre est mal
concue, mal faite, mal dirigée, parceque cette guerre a mis le pays
en état d'urgence, (…), parce que la corruption des institutions
judiciaires génère la complicité avec le crime et l'impunité
pour le comettre ; parce que cette corruption montre l'échec de
l'Etat ; on en a ras-le-bol parce que vous avez seulement de
l'imagination pour la violence, pour les armes, pour l'insulte, et
avec ca, un profond mépris pour l'éducation, la culture, et les
opportunités de travail digne et bon (…) ; on en a ras-le-bol
parce que cette imagination est en train de permettre que nos hommes,
nos enfants, ne soient pas seulement assassinés sinon aussi
criminalisés, qu'ils deviennent coupables pour nourrir cette
imagination (…) ; on en a ras-le-bol parce que la seule chose qui
vous importe, en plus d'un pouvoir impuissant qui sert seulement à
administrer le malheur, c'est l'argent, le développement de la
concurrence, de sa putain de “compétitivité” et de la
consommation démesurée, qui sont d'autres mots pour nommer la
violence.”
“De ustedes, criminales,
estamos hasta la madre, de su violencia, de su pérdida de
honorabilidad, de su crueldad, de su sinsentido.”
“De
vous, criminels, on en a ras-le-bol, de votre violence et de la perte
de votre honneur, de votre cruauté, et de votre non-sens.”
“No hay vida, escribía
Albert Camus, sin persuasión y sin paz, y la historia del México de
hoy sólo conoce la intimidación, el sufrimiento, la desconfianza y
el temor de que un día otro hijo o hija de alguna otra familia sea
envilecido y masacrado, sólo conoce que lo que ustedes nos piden es
que la muerte, como ya está sucediendo hoy, se convierta en un
asunto de estadística y de administración al que todos debemos
acostumbrarnos.”
“Il
n'y a pas de vie, écrivait Camus, sans persuasion et sans paix, et
l'histoire du Mexique contemporain ne connaît que l'intimidation, la
méfiance et la terreur qu'un jour ou l'autre, le fils ou la fille
d'une autre famille soit outragé ou masacré, il sait que la seule
chose que vous demandez, c'est que la mort, comme c'est le cas
aujourd'hui, se convertisse en un sujet statistique et administratif,
ce à quoi nous devrions tous nous habituer.”
******************************
Le 28 novembre, le Mouvement pour la paix avec justice et dignité célebra "les adieux à Calderon". Ce fut l'occasion de rendre hommage à Don Nepo et de laisser la parole aux familles de disparus et assassinés durant le sexennat de Felipe Calderón. Eduardo Vazquez Mártin lu un poème..
Abrazos
Abrazo un cuerpo herido que a la vida
se abraza
toco la carne abierta
el tajo
Beso esa boca
beso el beso lastimado
el vacío
que dejan en la piel los muertos
Cada quien su amor
cada cual su ausencia
y entre todos una historia arrancada a
las entrañas de la tierra
cuerpos
martirizados cuerpos
(…)
La mala muerte
la que carece de sentido
la muerte banal que impone el lucro y
la ambición
sobre la desnuda fecundidad de nuestra
tierra
viste de negro y blanco
se avecina
se acomoda
tiene los rostros en los espajos
de la ciudad indefirente
Indeferencia
esa forma elegante del desprecio
que está en el origen mismo
de este dolor sin fundo.
(…)
México
son tus licenciados mas crueles que el
sicario
son su crimen fojas infinitas de
expedientes olvidados
tienen vocación de enterradores
y su rostro es también una máscara
la misma
que esconde otra máscara
detrás de una máscara
que guarda el rostro
de un hijo de la chingada
(…)
y cuál es la altura del arte
para los que hoy se matan e infligen
tormentos
cuánto mide esta tropa de asesinos y
mendigos
que narran las noticias de muestro
tiempo
qué tamaño tienen los sicarios
abatidos por soldados
y los soldados de rodillas en espera
del plomo
los muchachos colgados de los puentes
los halcones que vigilan los pasos de
la próxima víctima
el personal uniformado y su historial
de infamias
y los especialistas en separar la
cabeza de su tronco
y en disolver en ácido la carne
de los cuerpos que alguien ama
(…)
Abrazo aquellos cuerpos
beso sus hombros descarnados
acaricio tras as melenas los redondos
cráneos
de las niñas muertas
de los padres que han vuelto fantasmas
de los hijos que se niegan a habitar la
muerte a la que fueron condenados
(…)
dime tu nombre
pon en mi boca
la inconclua flor de la memoria.
Eduardo Vásquez Martín
28 de noviembre de 2012
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire