Veracruz y Costa de Oro

Je reviens un peu aux articles de voyage, histoire de se détendre quelques temps...!
Après les évènements politiques du 1er décembre (voir sur rebellyon.info), j'avais décidé de prendre l'air. Cela faisait un moment que j'avais en tête de sortir de la ville une fois le semestre terminé, mais à ce moment là, ca devenait plus que nécessaire.

Un samedi matin, je suis donc partie à Veracruz avec Ophélie, une amie francaise, et deux autres copains. Veracruz est sur la côte Atlantique,c'est le nom d'une ville portuaire mais aussi d'un Etat fédéral. 
On s'est donc enfuies toutes les deux, un peu comme des voleuses, pour se faire happer par la moiteur de la côte. La ville de Veracruz est connue pour sa richesse musicale.C'est de là bas que vient le son jarocho, un style de musique qui me fait beaucoup penser au flamenco. C'est une musique qui existait déjà avant la colonisation espagnole, et qui était jouée essentiellement avec des percussions. L'arrivée des espagnols a amené les intruments à cordes, et cette musique s'est transformée. Désormais, elle se joue avec des petites guitarres appelées jaranas, parfois accompagnées d'une harpe et d'un violon. Les percussions sont les pas des danseurs sur une petite estrade, et les chants restent ceux du quotidien et de l'amour. 
La fête du son jarocho s'appelle fandango.C'est l'occasion de se réunir autour des musiciens et d'échanger les chants, de répéter, de répondre en chantant.


 Chuchumbé _ La Guacamaya


 
Lila Downs _ La Bruja
Une chanteuse que j'aime beaucoup, une chanson qui m'est chère, une belle interprétation. 



En arrivant à Veracruz et voyant les lumières du port industriel, j'ai su qu'il y avait une légende sur les marins de Veracruz. Mes compagnons de voyage ont ri, ils n'y croyaient pas. Pour moi, ils n'avaient pas senti l'odeur des quais comme je la sentais, ils n'avaient pas vu les halos lumineux des grues au loin que les voyais. Quelques heures après, j'ai pensé que cette intuition n'était pas due à rien. Fille de marin, amie et amoureuse de marins, admiratrice, confidente ou critique, leurs énergies ont dû finir par m'être familières.
Mon intuition s'est révélée être fondée. J'aimerais raconter comment la légende m'a été contée, mais les sensations autout de ce moment sont tellement forte que je n'arriverais pas à les coucher sur papier. En Veracruz, estaba un marinero en la carcel. Un día, dibujó un barco en la pared de su celda. Se escapó en el barco.

Le retour de la pêche.

Le port industriel

Toan dessine au port.
WC Cocacola

Tombée de la nuit dans les rues du centre.

Discussion à l'atardecer.

A Veracruz, on a surtout flané, profité du soleil, mangé rico, du poisson et des fruits de mer, des camarones al mojo de ajo, des ensaladas de mariscos. J'en ai profité pour resortir la slackline, tendue sur le port un dimanche soir, spectacle pour les passants qui flânaient sur les quais à ce moment-là. L'occasion aussi de renontrer Toan, ses histoires de voyage et ses dessins. (Toan est dessinateur, il voyage en dessinant en ayant pour projet de publier un carnet de voyage en rentrant. Son site).
Le groupe s'est agrandi et nous voilà donc à cinq dans la petite chambre d'hôtel. Un soir, dans la rue, nous rencontrons Raul, en train de vendre ses objets d'artisanat. Quelques moments avec lui sur la plage, à chanter ensemble, improvisant en francais, en espagnol, un partage que je n'avais pas vécu depuis longtemps. 
Noche veracruzana
Le groupe s'agrandit encore, et nous voilà partis à six sur les routes, en direction du sud de l'Etat. Nous ne sommes jamais arrivés à notre but initial. Quand un pickup nous a déposé dans le village de Costa de Oro, on y a trouvé  tant de chaleur et de désir de partage, que nous nous y sommes arrêtés. Les jours ont passé, et la lenteur du pueblo nous enveloppée. 


Quelques photos du trajet jusqu'à Costa de Oro

Camion de retour de la récolte de canne à sucre. Un délice...

Johan, Yohann, Flo, Ophélie, Raul et Julian, fier de la vue.

Trajet en camion à vaches, heureuses d'être ensemble.


Costa de oro est enecerclé par la nature. La mer d'un côté et les champs, la forêt et les cascades de l'autre.


Yohan pourvoie à notre alimentation


Don Sergio, qui nous a hébergé avec sa femme Doña Chavela. La machete sert à tout faire, mais elle n'est que plus belle quand il s'agit de couper la coco.

Racine, terre et jus de coco.



La côte sous les nuages. Le vent du nord qui nous a accompagné jusqu'au village nous empêchait de nous mettre à l'eau.

D'où notre préférence pour le calme de la rivière, à quelques centaines de mètres en amont de se jeter dans la mer.


Entrée du village.



 
 Le plus fort dans ce voyage aura sans doute été la rencontre avec Chavela et Sergio, et les moments de partage au quotidien.



Certes, la photo est un peu floue... Le repas était un des mments les plus importants de la journée. Sergio cultive son propre mais, avec des graines "originelles", non transgéniques, ce qui devient extrèmement rare. Le mais récolté, ils le sèchent, puis retirent les grains. Les grains sont moulus puit cuits avec de l'eau et du kal. La masa est prête pour les tortillas. Il ne reste plus qu'à former des petites boules de pate, de les ecraser avec l'aide d'un pressoir et de faire dorer la tortilla sur le gaz. Ces tortillas n'ont rien à voir avec celles vendues en ville. Elles sont très nourissantes et indispensables au repas. Elles accompagnent les plats : riz, haricot sec, poisson ou viande. Et bien sur, la sauce piquante (qui pique vraiment beaucoup) faite avec les piments qui poussent devant la maison.

Moment de repos sur la plage. Raul fait des boucles d'oreilles et nous, nous écoutons un vieux nous parler du village.


Don Sergio et Doña Chavela.

Enfant du village.

Sieste au hamac.

Echanges avec Yohann.

Un Breton qui fait des crêpes sur une plaque à tortilla.

La cuisson des haricots secs.

Retour du soleil.


 Fabrication du Temazcal


Après avoir construit la structure en branches de palmiers, il a fallu la recouvrir de palmes, puis de couvertures pour garantir l'etanchéité.


Début du feu pour faire chauffer les pierres qui seront disposées au centre du Temazcal. Les pierres chauffent plusieurs heures jusqu'à devenir rouges et ardentes. Une fois disposées au centre du Temazcal, on verse des infusions de camomille-romarin et d'eucalyptus dessus. Cela provoque une vapeur très dense et très chaude. L'effet premier est de transpirer, et de sortir les toxines présentes dans le corps. Mais surtout,les émotions, les peurs, tout ressort avec les bouffées de vapeur. Le corps est extrèmement détendu et l'esprit s'evade. La chaleur ne l'abruti pas mais le fait rentrer dans une sorte de transe. Cela peut durer plusieurs heures, accompagnées de prières aux quatres éléments, d'hommages aux êtres chers, et de chants.

Le Temazcal finit, les pierres chauffent.

L'oeuvre fut collective, les palmes venait de la forêt derrière la maison, les pierres volcaniques de la rivière en contrebas et le feu fut alimenté par tous et par toutes. Le Temazcal en lui même fut d'une force trop impressionante et fulgurante pour que je puisse décrire le moment par des mots.


Tout cela est un peu rapide comme récit, mais je tenais à le publier avant de repartir. 20h de voitures m'attendre pour me rendre à Tulum, dans le sud, sur la côte des Caraibes. Là-bas, les amis m'attendent pour vivre la fin d'un cycle, comme l'annonce le calendrier maya. 
J'irai ensuite passer quelques temps dans les environs de San Cristobal de las Casas au Chiapas. J'y retrouverai un ami qui travaille avec une communauté zapatiste. 
Puisque je serai tout près (toute est une question d'échelle, mais si l'on compte en distances méxicaines, ce ne sera pas si loin), j'irai rendre visite au padre au Guatemala. 
La suite est un peu floue, à voir où le vent me portera !




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