Chetumal 26.12.2012

Cloitrés dans une chambre d'hôtel. Yohann a mis de la musique. Thierry Robin. Le nom ne dit pas grand chose, ca sonne musique indienne et parfois on dirait du flamenco. On ressent aussi les vibrations des basses du reggaetown diffusé dans la rue. Plus le bruit des voitures et des bus. Drôle de mélange. Drôle de moment. Drôle de ville.




Il fait chaud, très chaud. Je crois bien que c'est la chaleur qui m'a réveillé ce matin. Il était 7h et l'eau de la douche était tiède. Mes compagnons de voyage dormaient encore, sur le dos, la bouche ouverte. Avec cet espèce d'extase du sommeil, ajouté à la lourdeur de la chaleur qui leur écrasait le corps.
Dehors, les stands du marchés étaient en train d'être installés. J'ai acheté 3litres d'eau et trois mangues. Les petites jaunes, mes préférées. De retour à l'hôtel, j'ai épluché les mangues pour que le réveil soit doux. Le temps d'aller petit déjeuner et de revenir, on suait tous les trois. Notre pas était lent et le regard un peu vague.

Chetumal

On était pas du tout partis pour rester ici. Mais faute de billets de bus il nous faut attendre 24h avant le prochain départ pour le Chiapas. On est donc restés ici le temps d'attendre, la queue entre les jambes, un peu dépités. J'apprécie ce genre d'imprévus, mais j'avoue que cette ville ne me transmet pas une grande énergie. Les trois lignes dans le Guide du Routard nous ont fait rire : « Chetumal : pas grand chose voir. Ville de passage pour le Belize ou le Guatemala. » Voilà, tout est dit...


Le voyage a commencé à Tulum, dans le Quintana Roo, au bord de l'Atlantique, au sud de Cancun. Trois jours de festival sur la plage. Levers du soleil en dansant, de beaux moments. Mais Tulum est très cher et c'est rempli de gringos. Marre d'entendre l'anglais dans la rue et un conflit avec le gérant de l'auberge de jeunesse a fini de nous jeter hors de cette ville. (Le gérant voulait nous soutirer le plus de fric possible... On a finis par lui lâcher un billet de 500 pesos pour éviter la police qui nous aurait bien plus raquettée. En s'eloignant à pied de l'auberge, on a réalisé qu'au final, dans sa volonté de nous soutirer le plus de fric possible, il avait oublié la moitié de la note... Drôle de conclusion : se plier à la corruption mais  en sortir gagnants...)


On commence donc à longer la côte en direction du Belize et on décide d'un arrêt à la Laguna de Bacalar. Connue pour les sept couleurs de son eau cristalline. En chemin on rencontre Sebastian qui nous amène jusqu'au village. Il nous présente à des amis qui louent une chambre. Un couple étrange. Lui est skipper sur le lac, elle est Argentine. Leur maison a la forme d'une pagode, le toît vert. Dans le coin, ils l'appellent la casa china.

Casa China _ Bacalar
Sebastian nous invite à manger chez lui le soir même. C'est Noël. On amène un ananas, le seul vivre qu'on transportait avec nous. Drôle de soirée. J'avais connu Yohann et Johan à travers notre séjour dans la communauté de Costa de Oro à Veracruz et nous voilà dans une maison magnifique au bord d'un lac à l'eau turquoise, entourés de cinquantenaires canadiennes. A la table, l'anglais, le français et l'espagnol se mélangent pour échanger des banalités autour d'un buffet de rois. D'anciennes hippies qui ont juste gardés le bandeau autour de la tête et dont les abords des yeux sont creusés par les rides à force de sourire.
Les enceintes diffusent de l'electro : Trentemoller. Sommes-nous toujours au Mexique ?
Le repas touche à sa fin et une des señoras sort un bout de shit. Elle l'a ramené du Canada, transporté en avion dans un pot de crème de jour. Une autre a recu en cadeau une pipe taillée dans une graine. Elles fument le shit, un peu comme des adolescentes prises en faute. Pour certaines d'entre elles, ca devait faire longtemps qu'elles n'y avaient pas touché. La plus grande commence à danser avec son caniche dans les bras en poussant des hurlements de loup. Fous rires.
Nous, on va s'asseoir au bout du ponton, les pieds dans l'eau. Les palmiers en vue, la villa éclairée derrière nous. Joyeux Noël.

Atardecer a Bacalar

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